Être subversif,
aujourd'hui, est-ce encore possible?
Oui, c'est même très
simple.
On est subversif quand
on ose penser par soi-même,
même si ça ne
correspond ni au politiquement correct,
ni aux courants
dominants du prêt-à-penser,
et qu'on ose assumer
ses idées et ne pas retourner sa veste en fonction du vent,
quoiqu'en pensent
le monde, les modes, les critiques ou les commentaires.
Est-ce qu'on peut être
une star, ou avoir un fan club, quand on est subversif?
À moins d'un accident
imprévisible et improbable, à priori non,
et en tout cas
certainement pas dans la durée ou dans la quantité.
Sans doute parce que
c'est basiquement incompatible, en fait :
la société humaine a
toujours détesté, depuis la nuit des temps,
ceux qui ne pensent
pas comme elle, et plus encore
ceux qui osent en
dénoncer les erreurs, les mensonges ou les incongruités
acceptées pourtant par
le plus grand nombre comme des choses normales et bonnes.
Elle se liguera
toujours spontanément pour les faire taire ou les disqualifier, tôt ou tard.
Du coup, les humoristes
"subversifs" qui ont colonisé la télé, qui ont pignon sur rue
et dont le compte en
banque est aussi fourni que leur agenda mondain,
ça me fait bien
rigoler, tiens.
Mais pas pour la
raison qu'ils revendiquent.