De nos jours,
"polémique" et "controversé" sont devenus des gros mots.
Quant au
"dérapage", qui consiste à dire ce qu'on pense
sans l'habiller de
précautions oratoires ni d'habiles périphrases, bref sans hypocrisie,
il constitue le péché
ultime dans le monde médiatique.
Exemple de dérapage :
dire de quelqu'un de connu, en public, que "c'est un con".
Il eut suffit de chuchoter,
en privé, "c'est un mal-comprenant", comme dirait Bedos,
pour éviter le dérapage
polémique, controversé et éventuellement passible de procès.
De là à conclure que
nous sommes dans un pays
qui n'accepte plus que
la "pensée unique",
prêt à tout moment à
lyncher publiquement et avec force tapage
toute voix discordante
qui s'opposerait au politiquement correct,
il n'y a qu'un pas
que, pour ma part, je franchis allègrement,
tant ce constat me
semble être une triste évidence.