C'est parce que Jésus
a subit jusqu'à la mort l'épreuve de la passion et de la croix
qu'il est devenu, en
vérité, le seul grand-prêtre véritable de toute l'humanité,
le seul à être capable
de nous emmener, au sens littéral du terme, vers Dieu.
Je pense souvent que
les épreuves, les difficultés et les souffrances des prêtres
ont, d'une certaine
façon, une finalité semblable, toutes proportions gardées :
ce n'est que quand on
a soi-même souffert et vécu des situations insupportables
qu'on est capables de
comprendre véritablement ceux qui les traversent,
et qu'on a pour eux
une vraie miséricorde et une compassion authentique.
Alors on peut les
guider, d'un pas aguerri, vers la solution adéquate,
parce qu'on a déjà
soi-même parcouru ce chemin, avec la grâce de Dieu,
et qu'on en connait la
sortie ou, tout au moins, la façon de vivre avec.
C'est la raison pour
laquelle il n'est pas insensé d'ordonner prêtres des hommes
qui ont vécu des
situations personnelles difficiles ou cabossées,
et pas seulement de
purs jeunes gens de bonne famille
qui n'ont jamais connu
aucune épreuve ni aucune rugosité de la vie
et dont toute la
science n'est qu'intellectuelle et théorique.