Je considère, en tant
que prêtre, que ma fonction consiste principalement
à montrer à qui est
intéressé le chemin qui mène à Dieu.
Le prêtre est un
familier de Dieu, non pas son serviteur mais son ami,
et il connait cette
route qui vient de Dieu et qui va à Lui,
parce qu'il dédie sa
vie à la parcourir, comme un guide parcourt la montagne.
Seulement voilà, quand
on n'est pas prêtre, on ne voit pas les choses de la même façon.
Pour beaucoup de
paroissiens, le prêtre est la personne qui peut et doit
leur donner les
sacrements et les bénédictions que Jésus a laissés à son Eglise.
Ils le voient comme le
gardien de l'église, le distributeur des sacrements,
l'employé de Dieu et
de son peuple, le serviteur de tous.
Cette différence de
façon de voir explique bien des quiproquos.
Là où des chrétiens
pensent faire plaisir au prêtre parce qu'ils vont à la messe,
parce qu'ils lui
demandent des sacrements et des services divers,
le prêtre, lui, a soif
de faire connaître à tous ce chemin sur lequel il est pélerin :
il voudrait que tous
aiment Dieu et le recherchent avec passion,
et qu'on lui demande d'être
le guide et le frère plutôt que le sherpa.
C'est pour ça que ceux
qui nous demandent un sacrement isolé
au milieu de la
vacuité spirituelle d'une vie que Dieu n'intéresse qu'en cas de besoin
peuvent facilement
être surpris, voire choqués, de notre manque d'enthousiasme
et que nous, prêtres,
avons si souvent l'impression de prêcher dans le désert
et de nous épuiser en
vain, puisque ce que nous faisons ne contribue que rarement
à faire grandir
l'amour de Dieu et l'intérêt pour ses enseignements.