Quand on voit des
soldats honorés par la France, plein de médailles, en beaux habits,
dans des défilés ou à
des places prestigieuses, on pourrait être tentés de les envier,
parce qu'on ne voit
que l'aspect brillant de leur fonction.
Mais pour en arriver
là, il faut être passé par la sueur et le sang,
par des douleurs, des
pertes éprouvantes, la peur, la souffrance et la peine,
les nuits de
cauchemards et de sueurs froides et les séquelles à porter toute leur vie.
Ça me fait penser aux
prêtres dont on peut penser, lors de belles célébrations,
qu'ils ont bien de la
chance d'être aux meilleures places, revêtus d'habits magnifiques,
honorés par tous et
traités comme des gens importants et délicats.
On oublie le temps
douloureux du séminaire, les nuits de prière et de jeûne,
le renoncement à une
famille, à des enfants et à une situation,
le mépris, le rejet et
l'exigence auxquels ils sont confrontés bien souvent,
le sentiment
d'impuissance constant, l'impression fréquente d'être un usurpateur,
la souffrance de notre
inutilité et la remise en question permanente de nos actions.
Je ne me plains pas,
je ne laisserais ma place pour rien au monde.
Mais il faut se garder
d'envier ce qui brille, quand on n'a pas vécu ce que ça a coûté.