Le meilleur moyen pour être proche de Dieu
n'est pas de faire preuve de beaucoup de volonté ou de faire beaucoup d'efforts,
mais bien de savoir reconnaître tout ce qu'on fait de mal
et d'en demander pardon avec sincérité et humilité.
Avoir assez d'argent pour vivre, c'est une chose.
Mais se mettre au service de l'argent, en lui sacrifiant notre vie personnelle, nos relations,
notre temps, nos pensées, notre paix intérieure, nos valeurs morales, etc etc...
c'en est une autre.
Être au service de l'argent n'est pas exactement la voie royale qui mène au Paradis.
La plus grande difficulté qu'on a pour suivre notre conscience et ce qu'on croit être moral ou pas,
c'est l'énorme capacité d'adaptation de l'humanité pour tout ce qui est nouveau.
Quelque chose peut avoir été considéré comme immoral ou amoral pendant des millénaires,
pour peu que quelqu'un insiste un peu pour montrer qu'on s'était trompés,
et insinue que tous ceux qui ne pensent pas comme lui sont des arriérés primitifs,
et hop, on change de façon de penser comme si de rien n'était.
Et ce qui vaut pour l'Histoire en général vaut pour l'histoire de chacun lors de sa croissance.
Je ne dis pas que tout ce qu'on a toujours cru est vrai ni nécessairement bon,
mais je dis qu'il ne faut pas suivre aveuglément toute nouvelle façon de penser,
surtout quand elle s'oppose à ce qu'on a toujours considéré comme moralement juste,
pour la seule et mauvaise raison que c'est nouveau et que quelqu'un cherche à nous l'imposer
comme la nouvelle normalité.
Le prêtre qui célèbre la messe n'est pas là pour plaire à l'assemblée,
mais pour célébrer le renouvellement du sacrifice non sanglant du Christ.
Je comprends bien que certains soient plus au goût de la communauté que d'autres.
Mais peu importe que le célébrant soit plus ou moins apprécié,
tant qu'il accomplit fidèlement ce pour quoi il est là.
Pourquoi est-ce que Dieu nous laisse nous dépatouiller tous seuls face à nos problèmes ?
Parce qu'il nous a donné une intelligence, une volonté et un libre arbitre pour les régler.
Ce n'est pas pour nous les enlever à la première occasion en faisant tout à notre place,
comme si on était des enfants un peu simplets, incapables de gérer quoi que ce soit par eux-mêmes.
Un chef, supérieur, responsable, etc... qui n'a strictement aucun sens de l'humour,
oh, la chose est dangereuse.
Ils ont tendance à prendre vraiment au sérieux leur charge et leur valeur,
et c'est ce qui incite d'ailleurs à leur confier des postes de responsabilité.
Mais sans aucun sens de l'humour, il leur est difficile de ressentir de l'empathie,
encore moins de la miséricorde, de la grandeur d'âme, de la compréhension ou de la générosité,
toutes ces qualités qui font qu'on n'est pas obéi avec une rigidité toute militaire, peut-être,
mais qu'on est suivi de bon coeur et généreusement par des personnes reconnaissantes,
qui iraient n'importe où derrière ceux qui les traitent avec humanité.
Ça fait des decennies qu'on s'efforce de tenir les structures d'une Église qui n'existe plus.
Oh, l'Église existe encore, bien sûr. Mais pas l'Église triomphante, qui occupait l'espace public,
et dont les rites, les enseignements ou les activités étaient connus de tous, croyants ou non.
On est aujourd'hui à une époque du "petit reste", en tous cas en Europe.
Ce n'est pas bien grave, c'est quelque chose de courant dans l'histoire biblique, ces époques.
Mais passer son temps à s'occuper de propriétés foncières qu'on n'utilise plus
ou multiplier les services diocésains, et donc les prospectus ou les demandes aux paroisses,
ça n'a pas de sens. On ferait mieux d'alléger la structure au maximum,
pour ne pas enfouir ce qu'il reste des paroisses sous des tonnes de paperasse devenue inutile.
Il y a beaucoup de baptisés non-pratiquants qui sont tellement éloignés de la foi chrétienne,
qu'ils pensent que les pseudo-liturgies profanes qui ont lieu dans les crématoriums
valent la même chose que de passer à l'église,
parce que tout ce qu'ils veulent, c'est un hommage, une célébration du souvenir.
Le fait de prier pour leurs morts pour les accompagner sur le chemin de la Vie Éternelle
et d'intercéder en communauté pour leur salut devant Dieu leur échappe totalement.
Quand la personne décédée avait, elle, la foi, c'est encore plus triste
de ne pas lui concéder une mort en présence de Dieu.
Si on a l'impression qu'on est ce que la terre a donné de mieux,
ou qu'on croit que ce qui touche les autres ne peut pas nous atteindre,
bref si une crise d'orgueil nous tombe dessus,
c'est une bonne chose d'aller se balader un peu dans un cimetière.
Ils sont remplis de gens qui ont pensé la même chose.
Il y a un combat chrétien, oui : il faut avoir le cran de tenir pour Dieu devant le monde.
Mais ce n'est pas un combat idéologique, il ne s'agit pas d'imposer quoi que ce soit à personne.
C'est un combat contre la tentation de renier Dieu, et d'agir comme si on ignorait sa Parole.
Et on n'est pas seuls pour vaincre cette tentation : on a l'Esprit Saint de notre côté.
Ça m'a toujours semblé bizarre que pour beaucoup de monde,
"la grande question" c'est de savoir si on est "seuls" dans l'univers.
D'abord, seuls à plusieurs milliards, c'est une question étrange.
Ensuite, seuls, non, il y a Dieu et une multitude d'anges, sans parler du Royaume de Dieu.
Alors d'accord, c'est au-delà de l'univers, mais enfin tout de même,
s'il y en avait que ça inquiète, non, on n'est pas "seuls".
Il faut toujours considérer la possibilité, quand quelqu'un dit du mal de nous,
que ce n'est pas nécessairement une injustice ou une méchanceté venue de son mauvais fond,
mais qu'il est possible qu'on l'ait mérité par nos paroles ou par nos actes,
même si on a agit ou parlé sans mauvaise intention ou sans se rendre compte qu'on faisait mal.
J'ai toujours pensé que les apôtres avaient agit sagement
quand ils ont décidé d'ordonner des diacres permanents
pour s'occuper des affaires temporelles de l'Église.
Les prêtres, pour prêcher et pour les affaires pastorales, sacrementelles et liturgiques.
Les diacres permanents, pour administrer les affaires économiques, et rien d'autre.
Ça ne serait pas une mauvaise idée que les choses soient aussi claires encore maintenant.
J'aime bien que saint Paul n'ait pas hésité à s'opposer à Pierre quand celui-ci avait mal agit.
L'Église a été confiée à Pierre et à ses successeurs, mais ça n'en fait pas un surhomme.
Il peut se tromper, comme tout le monde.
Et ce qu'il lui faut, comme à tous les hommes à qui une grande responsabilité a été confiée,
ce n'est pas une cour qui lui dit toujours qu'il est le meilleur et que tout ce qu'il fait est génial,
mais des personnes suffisamment vaillantes pour lui dire franchement quand il agit de travers.
Tiens j'ai entendu parler l'autre jour d'un soi-disant Jésus de Sibérie qui a été arrêté.
Ce policier municipal au chômage a commencé à prêcher pour lui-même il y a 20 ans
en disant que Jésus n'était pas le Fils de Dieu,
puis après il a dit que finalement Jésus réincarné c'était lui bla bla bla.
Alors pour tous ceux qui pourraient avoir le moindre doute,
toute personne prêchant que Jésus n'est pas le Fils de Dieu, ça s'appelle un Antichrist.
Saint Jean en parle dans son Apocalypse, et le moins que l'on puisse dire,
c'est que les antichrists ne sont pas ses amis.
On a déjà un sauveur. Pas la peine de s'exciter et de courir voir tous ceux qui se prennent pour lui.
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus a donné l'impulsion d'un tournant dans l'Église.
Grâce à l'intuition profonde qui était la sienne, on est passés de la recherche de la sainteté
à coups de vexations, d'humiliations, de pénitences imposées et d'exigences de toute sorte
à une sainteté basée sur l'amour du prochain dans les grandes et les petites choses,
dans tous les détails habituels de la vie de tous les jours.
Elle a enlevé une grosse couche de poussière janséniste qui était restée dans l'Église,
et a permis à tous de revenir à l'intuition toute simple des Évangiles.