L'instinct qui nous
pousse à faire des généralisations vient de loin,
et il est profondément
lié à l'instinct de conservation.
Quand nos ancêtres
croisaient pour la première fois la route d'un tigre,
il valait mieux, s'ils
en réchappaient, qu'ils apprennent très vite à généraliser,
et désormais dès
qu'ils en voyaient un ils devenaient très méfiants.
On a gardé cet
instinct, mais on l'applique pour tout, et c'est un problème.
Il suffit qu'on ait
été blessé par quelqu'un qui appartient à une catégorie quelconque
pour se méfier
désormais de toute personne y appartenant aussi.
Par exemple quelqu'un blessé par
un dentiste se méfiera désormais instinctivement
de tous les dentistes,
mais ça vaut pour tout : les hommes, les femmes, les étrangers,
les politiques, les
prêtres, les lecteurs du figaro, les amateurs de pizza, les facteurs,
les noirs, les blancs,
les jaunes, les vieux, les fans de Michel Sardou, les boiteux,
les sdf, les
conducteurs de bus, les chauves, les chanteurs, les artistes, etc etc...
On ne peut pas empêcher
un instinct, c'est quelque chose d'irraisonné.
Mais on peut
l'identifier, en comprendre le mécanisme,
et choisir d'en tenir
compte ou non dans notre vie.
Dans cette forme
particulière d'instinct de conservation,
il est essentiel de le
faire, sous peine de devenir totalement paranoïaque
et de ne plus jamais
faire confiance à aucun être humain,
non par intelligence
ou par choix
mais juste parce qu'on
est dominés par un instinct archaïque et obsolète.