Les mots "foi" et "confiance" ont la même racine.
Avoir foi en Dieu, c'est mettre sa confiance en lui,
et donc suivre sa parole et mettre en pratique ses commandements.
Ce n'est pas juste savoir que Dieu existe.
La morale, c'est une façon d'agir régie par une norme.
Dans le christinianisme, la norme est donnée par la façon de vivre du Christ et ses enseignements.
Mais pour ceux qui ne sont pas chrétiens,
et qui n'ont que faire de la philosophie, de la réflexion personnelle ou d'une quelconque religion,
la norme est souvent définie par les lois, sans aller chercher plus loin :
du moment qu'une loi permet quelque chose, alors c'est moral, pensent-ils.
C'est pour ça que des lois opposées à la vie peuvent sembler être parfaitement acceptables,
pour toute personne dont la morale ne suit pas une recherche de sagesse intemporelle,
mais est plaquée sur les options politiques du pays et du temps où elle se trouve vivre.
Plus nous conformons notre volonté à la volonté de Dieu,
plus nous savons ce qu'il convient de lui demander,
puisqu'il ne nous donne que ce qu'il a la volonté de nous donner.
La volonté de Dieu est que nous nous aimions.
Alors si tu demandes une grâce pour pardonner ou pour être plus généreux, par exemple,
à force de la demander tu finiras par l'obtenir, quand tu seras prêt à la recevoir.
Qu'est-ce que Dieu a à voir avec les évènements qui marquent notre vie ?
Au niveau des causes premières, tout. Au niveau des causes secondes, sauf miracle, rien.
Les causes premières, ce sont les règles qui font que l'univers est ce qu'il est,
avec les lois propres qui le régissent, comme la loi de l'attraction universelle par exemple.
Une cause seconde, c'est ce qui résulte de ces lois :
si je laisse tomber un objet, à cause de la loi de l'attraction universelle, il va tomber par terre,
parce qu'il est attiré par l'objet qui a une plus forte gravité, à savoir la terre (pour faire court).
Il n'y a aucune intervention directe de Dieu pour que l'objet tombe, la cause première produit son effet.
Résultat des courses, Dieu nous a donné une intelligence pour découvrir les lois de la nature,
et par les prophètes et en venant lui-même parmi nous dans l'incarnation de Jésus Christ,
nous a enseigné ses lois morales.
Cause première : le feu, ça brûle.
Cause seconde : si je suis pris dans un feu, sans surprise, je me brûle.
Cause première : il existe dans la nature des poisons violents.
Cause seconde : si j'entre en contact avec eux, il est fort probable qu'ils me tuent.
Cause première : le corps humain a une résistance donnée, qui n'est pas infinie.
Cause seconde : si j'ai un accident de voiture à forte énergie cinétique, ça me tue, à priori.
Cause première : nous avons été créés par amour, pour vivre dans l'amour.
Cause seconde : si je refuse d'aimer, si je rejette l'amour, ma vie n'a aucun sens.
etc etc...
Plus on refuse de faire appel à notre intelligence ou à notre foi pour découvrir les causes premières,
plus on se heurte à des difficultés qui nous rendent la vie impossible,
et qui nous donnent l'impression qu'elle est absurde, difficile, amère, haïssable ou sans intérêt.
Plus on acquière de sagesse humaine et divine, à l'aide entre autre de la science et de la théologie,
plus le sens de la vie, ses dangers, ses voies sans issue, mais aussi un chemin sûr et sensé
nous apparaissent clairement et nous font aimer à la fois Dieu et ses oeuvres.
Après, personne n'est à l'abri de ne pas connaître une loi ou une règle, de Dieu ou de l'univers,
et personne n'est à l'abri de les connaître mais de ne pas toujours en tenir compte.
La connaissance est nécessaire mais ne suffit pas, l'action doit être cohérente avec elle.
On voit en tous cas là que la science et la foi non seulement ne sont pas antagonistes,
mais qu'elles se complètent, parce qu'elles ont chacune un domaine de compétence
que l'autre ne peut remplir à sa place mais qui, mis ensemble, aident à comprendre l'univers
et surtout ce que nous faisons dedans, et comment y vivre de la meilleure façon possible.
Nombreux sont ceux qui confondent la religion et la pensée magique,
et qui pensent que la prière sert à demander des trucs à Dieu qui, tel notre serviteur,
doit tout quitter pour s'occuper de nous, et nous donner les miracles attendus,
sous peine que l'on se tourne vers n'importe qui de plus efficace et docile que lui, quite à payer.
S'il est vrai que l'on peut demander des choses à Dieu (demandez et vous recevrez, dit Jésus),
c'est un produit dérivé, pour ainsi dire, de la relation d'amitié qu'il nous propose.
Mais la finalité du christianisme n'est pas
que Dieu soit notre docteur, notre banquier, notre serviteur ou notre gourou alternatif bien-être.
Le but est de connaître la volonté de Dieu, puis de nous aider à la mettre en pratique,
en connaissant Jésus-Christ et en mettant en pratique ses commandements
(aidés par la grâce de Dieu qui nous est donnée gratuitement par les sacrements),
particulièrement ceux de l'amour de Dieu et du don de notre vie pour ceux qu'on aime.
Il n'y a rien là de magique, dans le sens publicitaire de : "telle prière, si elle est bien dite
ou répétée tant de fois, doit produire automatiquement tel effet, ça marche !".
Les gestes miraculeux accomplis par Jésus ne sont pas une fin en soi,
mais des signes pour confirmer qu'il est bien le messie attendu,
parce que sa parole produit ce qu'elle dit, que l'on peut s'y fier,
et qu'il n'est donc pas déraisonnable de s'efforcer de vivre comme il nous l'a indiqué.
C'est bien vrai que Dieu a révélé aux tout-petits ce qu'il a caché aux sages et aux savants :
plus quelqu'un est intellectuel, et sûr de la maîtrise de sa capacité de raisonnement,
moins il comprend quoi que ce soit à la révélation divine,
sans compter la tendance à prendre tous ceux qui croient pour des débiles mentaux.
Alors que pour les petits enfants, Dieu est non seulement une évidence,
mais il n'est pas rare qu'ils voient et entendent des choses qui nous échappent totalement.
Être généreux est une chose, être idiot en est une autre.
Ce n'est pas parce qu'on a bon coeur qu'on doit se laisser voler par des gens malhonnêtes
en le sachant parfaitement, mais en ne disant rien par bonté d'âme :
tout ce que l'on fait, c'est les encourager à continuer à le faire et à dépouiller tout le monde.
Rien n'est plus important que de chercher à entrer dans le Royaume de Dieu,
et pourtant, ce n'est pas ce qui nous prend le plus de temps chaque jour,
ni ce qui occupe inlassablement nos pensées ou qui décide majoritairement de toutes nos actions.
Hélas ! Il est plus facile d'être vélléitaire que de mobiliser réellement sa volonté à faire celle de Dieu.
Je suis toujours surpris quand je rencontre des chrétiens qui ne connaissent pas le sens de la vie,
qui ne savent ni d'où ils viennent, ni où ils vont, ni ce qu'ils font ici sur terre.
Tout est créé par Dieu et pour Dieu, et tout subsiste en lui, nous dit saint Paul.
Ou, pour le dire autrement, nous avons été créés par amour, et pour l'amour, qui seul est éternel.
C'est pour ça que le christianisme a pour feuille de route
d'apprendre à aimer Dieu par-dessus tout et son prochain comme soi-même, ce qui implique :
a) apprendre à connaître Dieu, en lisant les évangiles et le nouveau testament, pour commencer ;
b) apprendre à aimer Dieu, par la liturgie et les sacrements qui font partie de notre vie courante ;
c) apprendre à demander pardon, à nous convertir et à faire pénitence, sacramentellement,
parce que souvent, nous n'aimons pas, ou pas comme il faut, pas tout le monde, pas tout le temps,
et que Dieu pardonne les manques d'amour, mais à la condition expresse de lui demander pardon,
sincèrement, en regrettant ses péchés, et en s'engageant à les réparer et à mieux faire à l'avenir.
Voilà, c'est pas bien compliqué, encore faut-il le savoir, et le mettre en pratique sérieusement.
Je ne sais pas comment font les gens qui ne croient pas en Dieu pour vivre.
Avec la foi en Dieu, la vie n'est pas plus facile, mais elle a un sens.
Quand on ignore l'existence de Dieu, sa personnalité ou son plan pour nous,
on doit vraiment avoir l'impression que l'existence humaine n'a ni queue ni tête.
Être païen, c'est assez simple, il suffit d'adorer n'importe quoi d'autre que Dieu,
qu'il s'agisse de la nature, du foot, d'une star, des rognons sauce madère ou du whisky 30 ans d'âge.
Par contre, il faut être drôlement futé pour être athée.
Il ne faut adorer ni Dieu ni personne, ni rien ni quoi que ce soit, en rigueur de terme.
C'est pour ça d'ailleurs que ceux qui se disent athée, bien souvent,
ne font en fait que rejeter les principales religions et les définitions de Dieu qu'elles donnent.
Mais au bout du bout, ils adorent quand même quelque chose,
quand bien même il ne s'agirait que de leur vie personnelle,
ou de la liberté de pensée érigée en absolu indépassable.
Durant cette vie terrestre, on ne peut pas gagner la guerre contre le péché,
on peut juste gagner des batailles.
La victoire définitive revient au Christ et à ceux qui lui appartiennent.
Il est donc plus important de se préoccuper de ne jamais s'éloigner de lui,
plutôt que de perdre son temps à se contempler le nombril pour voir si on est satisfait de soi.
Rechercher la sainteté par narcissisme,
juste pour pouvoir se regarder dans la glace en s'aimant un peu plus parce qu'on se trouve parfait,
ça ne peut pas marcher.
On ne devient pas saint pour soi ni en passant son temps à se regarder,
mais en aimant Dieu et son prochain.
Il ne s'agit donc pas d'être concentré sur soi-même, en comptant ses défauts ou ses qualités.
Bien au contraire, il faut sortir de soi pour ne s'intéresser, et sincèrement en plus, qu'aux autres.
L'amour de Dieu pour nous, ce n'est pas juste une phrase ou une vue de l'esprit.
C'est Jésus crucifié, qui prie Dieu : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font".
Le Fils de Dieu a donné sa vie pour nous, rien de moins.
C'est à ceci que nous devons tendre, si nous prétendons nous aimer les uns les autres.
Ce qui caractérise les saints, ce n'est pas leur perfection, mais leur opiniâtreté :
quels que soient leurs défauts ou les péchés qu'ils commettent,
ils reviennent toujours bien vite demander sincèrement pardon à Dieu,
et ils refusent de le considérer comme leur ennemi, quoi qu'il puisse leur arriver.
Si l'Église fête aujourd'hui tous les saints, et demain tous les morts, c'est parce qu'il ne suffit pas d'être mort pour être saint. Entendons-nous bien sur ce que signifie être saint, d'ailleurs : il ne s'agit pas nécessairement d'être dans le calendrier, d'avoir une fête liturgique en son honneur, ou son nom cité au cours de la messe. Dieu seul est saint, déjà, pour commencer. C'est la base, que nous rappelle Jésus. Être saint, c'est aimer, et Dieu seul est la perfection de l'amour, puisque l'Amour, c'est son être même. Seul Dieu est un don de soi permanent, éternel, incréé, le Père se donnant tout entier en engendrant le Fils, qui se donne tout entier au Père dans l'obéissance, l'Esprit Saint étant ce don d'amour qui circule depuis toujours et pour toujours du Père vers le Fils et du Fils vers le Père, selon la nature unique qui est la sienne. Alors, ça veut dire quoi, être saint, si ça ne concerne que Dieu ? Eh bien, dans la toute puissance de sa miséricorde infinie, il a voulu faire participer une créature à son amour, et la créature, coup de bol, c'est nous. Nous avons été créés par amour, pour vivre de et dans l'amour, pour l'éternité. Bon, le paramètre hasardeux, c'est le fait qu'il ne saurait y avoir d'amour véritable sans qu'il ne soit librement reçu et donné. Il ne peut être ni forcé, sinon c'est du viol, ni acheté, sinon c'est de la prostitution. Nous avons donc été créés libres, et libres non seulement d'accepter l'amour de Dieu mais aussi de le rejeter, grâce à une capacité unique que l'on appelle le libre arbitre. Dieu, connaissant mieux que personne tout l'intérêt qu'il y a à aimer, pensait que nous l'utiliserions pour le bien, dans la confiance en son amour pour nous, et en sa volonté de nous donner ce qu'il avait de meilleur. Mais il y a eu le grain de sable, en la personne du diable, qui nous a fait douter de ses intentions, et nous a incités à décider par nous-mêmes de ce qui était bon ou mauvais pour nous. N'étant pas équipés pour une telle entreprise, la nature humaine, rien de moins, a été blessée et vit depuis lors dans une confusion qui rend compliqué pour chacun d'entre nous de séparer ce qui est bien de ce qui est mal, ce qui est la volonté de Dieu de ce qui n'est que la nôtre.
Mais revenons à nos moutons. On parlait des saints. Alors un saint (ou une sainte, bien évidemment), c'est quelqu'un qui a découvert Dieu (dans le cas des chrétiens, quelqu'un qui a découvert le Christ, Dieu parmi nous), qui l'a écouté, l'a pris au sérieux, et s'est efforcé de suivre ses enseignements et d'imiter sa vie, au mieux de ce que les circonstances de sa propre vie lui permettent. S'étant efforcé d'aimer Dieu et son prochain comme lui-même, il devient ami de Dieu et, après cette vie terrestre, poursuit cette même vie là où demeure le Christ réssuscité, dans l'attente de la résurrection finale et de l'avènement définitif et effectif du Royaume de Dieu. Être saint, c'est aimer Dieu sur terre, au point que même la mort ne peut nous séparer de lui : au contraire, elle rend définitif un choix qui, ici-bas, pouvait toujours être sujet au changement, à l'abandon ou à la trahison, mais qui dans l'éternité devient gravé dans le marbre, si l'on peut dire, l'absence de temps scellant pour toujours notre décision.
On le voit, il ne suffit pas de naître pour être saint. Ou d'être baptisé. Ou de venir à la messe. Tout ceci est indispensable (en tous cas, si quelqu'un connait une autre route qui mène de façon certaine au Royaume de Dieu, qu'il la fasse breveter, il va devenir riche), mais ce n'est que le terreau où doit pousser l'amour de Dieu et du prochain, incarné par le don de soi, dans tous les aspects, privés et publics, de notre vie. Nous sommes libres, le choix nous appartient. Alors, pour ou contre l'amour en Jésus Christ, et la confiance en sa parole ? Nous avons toute notre vie terrestre pour nous décider. Mais pas plus. La vie éternelle ne sera que la conséquence logique et inéluctable des actes engendrés par ce choix, et de la réponse que nous lui donnons chaque jour que Dieu fait.