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Paradis, enfer, purgatoire... des réponses claires.

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samedi 1 janvier 2022

            Nous fêtons aujourd'hui Sainte Marie, Mère de Dieu. Comme ce titre nous semble familier, au point d'exprimer une simple évidence ! Et pourtant, il a été l'objet d'âpres discussions, de lettres fameuses, de condamnations par anathèmes et il a même fallu un concile pour l'établir une bonne fois pour toutes à la chrétienté.

            Le point de départ de la polémique n'a à voir avec Marie que de façon indirecte. Ce qui est mis en cause, c'est le fait que Dieu se soit incarné, c'est à dire que la nature divine se soit unie à la nature humaine dans le sein de Marie pour ne plus former qu'une seule personne, à la fois vrai Dieu et vrai Homme. Si c'est simple à expliquer (à défaut d'être simple à comprendre), c'est parce que nous bénéficions, nous, d'un vocabulaire clair et précis, ce qui n'était pas le cas de ceux qui ont dû l'inventer pour exprimer leur foi. Le concept de "personne" n'existait pas à l'époque du Christ, et on jonglait avec des mots qui exprimaient la personne chez les uns, la nature chez les autres, sans parvenir à se comprendre ni à se mettre d'accord. Je vous fais grâce des circonvolutions théologiques qui ont parlé "d'hypostase", de "ousia", de "physis" ou de "prosopon", c'est du grec, littéralement. À vrai dire, si ces discussions étaient monnaie courante dans l'antiquité, je ne suis pas certain que beaucoup de chrétiens seraient aujourd'hui capables de donner une définition de Jésus Christ qui ne leur vaille pas d'être anathèmes. La chose était pourtant d'un intérêt fondamental : si Jésus n'est pas vraiment Dieu, alors il ne peut pas nous sauver. S'il n'est pas vraiment Homme, alors on ne peut pas être sauvés. Il fallait, pour qu'il nous sauve et que nous soyons sauvés, qu'il soit à la fois vrai Dieu et vrai Homme, Dieu qui nous sauve et Homme qui accepte et reçoit pleinement le Salut, premier-né d'entre les morts. Le tout étant uni, de manière indivisible, en la personne de Jésus Christ. 

            Bon, ne restons pas dans le suspens plus longtemps, c'est bien ce que le concile d'Éphèse de 431 confirma et déclara. Par Marie, Jésus est bien à la fois vrai Dieu et vrai Homme, une seule personne unissant deux natures, pour notre Salut. Elle est donc, en vérité, Mère de Dieu, non parce qu'elle aurait engendré à elle seule la divinité qui l'a créée, bien évidemment, mais parce qu'elle a engendré Jésus Christ, qui est véritablement fils de Dieu engendré non pas créé, et fils de Marie par la conception. Sans la nature divine de Jésus, pas de Salut, mais sans la nature humaine concédée par Marie, pas de Jésus, et donc pas de Salut non plus. 

            Je n'ai pas fait dans la simplicité, aujourd'hui, parce qu'il faut que nous soyons conscients de la dette immense de toute la chrétienté, de toute l'humanité, envers Marie. Elle n'est pas juste un canal qui aurait permis à Dieu de s'incarner, elle est aussi, en vérité, mère de Dieu fait Homme. Elle est celle par qui la rédemption voulue par Dieu a pu prendre corps, vraiment. Sans son "oui", nous serions toujours soumis au péché et à la mort. La vénération qu'elle mérite n'est pas usurpée, son titre n'est pas seulement honorifique. Merci, Marie, pour l'amour de Dieu qui était et qui est le tien : grâce à lui, nous sommes sauvés ! Bénie sois-tu, Mère de Dieu et notre mère !