Couv

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Paradis, enfer, purgatoire... des réponses claires.

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aléatoire

vendredi 15 décembre 2023

          Il y a une vieille idée de l'humanité dont on ne parle quasiment jamais, et qui fait pourtant un dommage considérable dans tous les domaines de la pensée, qu'il s'agisse de la philosophie, de la religion voire de la politique, il s'agit de la gnose. Cette idée et panthéiste : elle considère qu'il n'y a pas de distance entre un éventuel créateur et la création, comme on le croit en se basant sur les Saintes Écritures, et en particulier le livre de la Genèse, mais elle pense que tout ce qui existe est constitué de petites parties divines perdues dans la matière. Elle considère cette dispersion divine comme quelque chose de négatif, et n'a de cesse de vouloir libérer un soi-disant esprit de tout ce qui est matériel. À partir de là, cette idée sortie on ne sait d'où mais très ancienne s'accroche à la pensée humaine comme le lierre s'accroche à un arbre. On en retrouve des bribes dans la religion : le jansénisme, par exemple, qui considère la sexualité comme le pire péché au monde, contient de la gnose. Ne tenant aucun compte du fait que le tout premier commandement de Dieu a été de croître et de se multiplier, ce que l'on n'obtient pas en jouant au scrabble, cette déformation du christianisme tient la sexualité pour responsable de tous les maux de la terre. Elle recherche une pureté illusoire censée l'amener à sa perfection, au point d'être confondue avec la sainteté. Dans le même domaine, on retrouve de la gnose dans le malthusianisme, cette idée que la sexualité reproductive est quelque chose de mauvais et qu'il faut l'empêcher ou au moins la maîtriser de façon coercitive si nécessaire, afin de réduire drastiquement le nombre d'êtres humains sur terre. On voit là que l'existence que nous a donné Dieu est subitement considérée comme quelque chose de néfaste, voire de contraire aux règles de la nature, ce qui est une idée beaucoup plus inspirée de la gnose que de quoi que ce soit d'autre. On retrouve aussi la gnose dans des courants "spirituels", qui pensent que l'univers est une grande énergie à laquelle nous participons tous, et que partant de là, la vie d'une fourmi a la même importance que celle de n'importe quel être humain, ne tenant aucun compte, là encore, du livre de la Genèse où Dieu donne l'ordre à l'humanité de dominer la terre et de la soumettre. On en retrouve donc des bouts dans le bouddhisme, en particulier le bouddhisme tibétain, mais aussi  dans les partis politiques animalistes ou antispécistes. Ça permet aussi de nourrir, bien évidemment, tout ce qui provient plus ou moins du New-Âge : l'énergie des cristaux, la nature qui soigne en regardant le soleil dans les yeux (sic), le fait de pouvoir se nourrir avec de l'énergie qui se promène librement dans l'air ou l'ouverture des chakras qui permet à l'énergie de nous faire fonctionner normalement et de ne faire qu'un avec le grand tout, etc... On voit là encore le manque de distance criant entre Dieu d'une part et sa création d'autre part. Bien évidemment, tous les panthéismes ont plus ou moins cette idée fausse que des éléments de la création sont, en quelque sorte, Dieu eux-mêmes : adoration du soleil, de la nature, de la Pachamama ou de Gaia, la Terre Mère, etc...

            Il faut que quelque chose soit bien clair : la gnose est strictement incompatible avec la Révélation Divine qui nous vient des Saintes Écritures. Elle est donc strictement incompatible avec le Christianisme, en particulier. Nous ne croyons pas, nous chrétiens, que Dieu soit parsemé dans sa création, comme s'il était présent aussi bien dans une crotte de chien que dans un être humain ou une étoile. Il y a une distance de nature entre Dieu et sa création. Le Créateur n'est pas saupoudré dans la création. La création n'est pas Dieu. Nous ne croyons pas non plus que la matière, ou tout ce qui est matériel, soit mauvais en soi, car ça vient de Dieu. Tout ce que Dieu a créé, il l'a trouvé bon. Il n'est pas question de trouver mauvais quelque chose que Dieu lui-même trouve bon. Il n'y a donc aucune raison de mépriser la sexualité, ou n'importe laquelle de nos fonctions dites "animales", d'ailleurs. Ni aucune forme de nourriture, par exemple. Nous ne croyons pas non plus, nous, chrétiens, que Dieu puisse être confondu avec la nature, ou que la nature soit Dieu. Qu'il faille la respecter, parce qu'il nous a donné l'ordre de cultiver le jardin de la terre, c'est une chose. Mais que l'on confonde la nature avec Dieu au point de penser qu'on commet un péché (donc une offense envers Dieu) si on jette un papier dans l'herbe, il n'en a jamais été question. Encore une fois, Dieu n'est pas en tout et inversement : s'efforcer d'agir de façon raisonnable et constructive, c'est une chose, mais ça ne doit pas être confondu avec un devoir moral et religieux. Bref, avoir conscience de l'existence de la gnose permet de voir les dérives qu'elle cherche à imposer dans tous les domaines de la raison humaine. Il faut être prévenu contre elle : c'est un poison pour l'esprit, et ne nous y trompons pas, c'est une ennemie mortelle du christianisme (et au-delà du christianisme, de l'humanité toute entière), même si elle cherche parfois à se faire passer pour lui ou pour une version plus pure ou plus parfaite du christianisme. Je pense que si l'on connaît bien le livre de la Genèse en particulier, et qu'on en tient compte, alors on a déjà une bonne protection intellectuelle contre la folie gnostique. Soyons attentifs cependant : elle se cache partout, toujours avec de "bonnes" intentions. Elle circule librement, dans tous les domaines de la pensée, elle cherche même à infecter les racines de notre religion, mais en réalité elle ne veut pas du tout notre bien. Encore une fois, l'image du lierre sur l'arbre nous on donne une bonne illustration : c'est joli, on a l'impression que ça en fait partie, voire que ça ajoute un petit quelque chose de charmant, mais en réalité c'est un parasite qui l'étouffe, et qui va finir par le tuer si on le laisse se développer librement.