Hérode Antipas, fils d'Hérode le Grand, est responsable de la mort de Saint Jean Baptiste. On suit aujourd'hui le récit de ce funeste évènement. Ce que l'évangile ne dit pas, c'est la raison profonde qui a conduit à ce drame, et qui va bien au-delà du remariage d'Hérode avec Hérodiade. Hérode, contrairement à son père, n'a jamais porté le titre de roi. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de l'obtenir auprès de l'empereur Auguste, avec maintes tentatives politiciennes. Mais il n'a été que tétrarque. Ça peut sembler déjà plutôt pas mal, mais quand on est le fils d'une légende, c'est un peu difficile à digérer. Le gouverneur de Judée, c'est Pilate. C'est donc lui le véritable roi de Judée, au moins en pratique si ce n'est en titre. On comprend mieux pourquoi Hérode organise des banquets, chaque fois qu'il le peut, pour tout ceux qui comptent dans la région, et qui pourraient l'aider à atteindre son seul véritable objectif. Son anniversaire est une raison qui en vaut une autre. Alors bien sûr, après avoir bien mangé et bien bu, tout le monde étant joyeux et passablement échauffé, une fanfaronnade est bien dans le ton de la journée : "tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c'est la moitié de mon royaume", promet-il à la fille d'Hérodiade, devant l'assemblée ébahie par une telle audace. Encore une fois, son "royaume" ne lui appartient pas vraiment, il n'est que l'administrateur désigné par l'empereur, mais justement, il s'agit là de se vanter et de montrer à tous ses convives qu'il a la magnanimité qui sied à un roi. Sauf que cette vantardise coûtera la tête de Jean Baptiste. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Le péché, ici un banal péché d'orgueil, conduit toujours, in fine, à la mort. Pas celle du pécheur, enfin pas de façon instantanée, mais nous souffrons tous des péchés les uns des autres. Et c'est un innocent qui trinque, lui qui n'a fait que transmettre les commandements de Dieu parce qu'il cherchait à sauver le pécheur. Le péché, c'est sérieux. Ça a toujours des conséquences funestes, qu'on en souffre soi-même ou que l'on fasse souffrir les autres. Que Dieu nous aide à ne pas y succomber tout le temps, sans même essayer de lutter contre lui, afin que nous ne fassions pas, nous aussi, le mal que notre raison désapprouve pourtant.