Couv

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Paradis, enfer, purgatoire... des réponses claires.

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aléatoire

mercredi 28 août 2024

 Ce n'est pas souvent que l'on voit Jésus s'énerver, mais quand il se lache, mieux vaut ne pas être sa cible, parce que ça éclabousse un peu. En même temps, il y a de quoi. L'évangile du jour fait partie d'un ensemble de sept malédictions dirigées contre les scribes et les Pharisiens. Les scribes, ce sont ceux qui sont chargés de recopier les textes sacrés, et qui sont donc censés les connaître plus ou moins par coeur. Les Pharisiens quant à eux sont les tenants d'un courant de pensée judaïque (que Flavius Josèphe appelle une secte, à l'instar des Saducéens ou des Esséniens) né en réaction à l'héllenisation de la société à la suite de la conquête de la région par Alexandre le Grand. Ils sont très portés sur la pureté rituelle, les questions d'argent dû au clergé, l'observation du Sabbat et les questions concernant le mariage. Alexandre Jannée disait d'eux en 73 av. JC, sous la plume de Flavius Josèphe : ils ont tant de pouvoir sur l'esprit du peuple qu'ils lui font aimer et haïr qui bon leur semble, sans considérer qu'ils n'agissent que par intérêt, et lorsqu'ils disent du mal de quelqu'un ce n'est que par l'envie ou la haine qu'ils lui portent. Leur attitude concernant Jésus confirmera ce jugement sévère. Toujours est-il que ce que Jésus reproche donc aux scribes et aux Pharisiens, c'est d'avoir confisqué la Parole de Dieu pour leur intérêt personnel, prétendant être les paladins de la religion alors qu'ils en sont devenus les profiteurs. À cause d'eux, le peuple se détourne de Dieu, parce que leur exemple n'incite personne à aimer Dieu. Eux qui se sont faits les champions de la religion, ils en sont devenus les repoussoirs. Leur intransigeance et leur moralisme désincarné éloignent le peuple du vrai Dieu. Saint Augustin, que nous fêtons aujourd'hui, s'est aussi attaqué à ceux qui ont transformé la Parole de Dieu et qui trompent le peuple. Il attaque les Pélagiens, qui prétendent qu'on n'a pas besoin de la grâce pour être sauvés mais que la volonté suffit, ce qui rend le sacrifice du Christ inutile. Et les Donatistes, qui prêchent un christianisme de parfaits, et font dépendre l'efficacité des sacrements de la sainteté du prêtre qui les donne. Enfin les Manichéens, qui pensent qu'il y a un combat à égalité entre un dieu du mal et un dieu du bien. Tout ceci nous rappelle, si besoin était, que c'est Jésus Christ qu'il faut suivre et à qui il faut être fidèle, et non pas les idées des uns ou des autres qui, n'étant que des humains, peuvent se tromper et nous tromper, que ce soit volontaire ou non.