Charlemagne voulait avoir la paix dans son empire.
Il a pensé que, pour n'avoir aucun motif de division,
il fallait une façon uniforme de célébrer la messe,
parce qu'il savait par expérience que, là où il y a des particularismes,
il y a les racines de la division et du : "je suis meilleur que toi parce que je fais comme-ci comme-ça".
Du coup il a envoyé Paschase Radbert à Rome, avec l'instruction de noter avec soin et en détail
tout ce qui s'y faisait, et d'en faire ce qui allait devenir le premier missel de l'Église,
constellé de rubriques destinées à éviter toute tentative d'improvisation personnelle.
Ensuite, il l'a imposé à tous, ne gardant, dans de très rares cas et de façon très limitée,
que les rites particuliers les plus remarquables et les plus riches, théologiquement parlant,
comme le rite Mozarabe à Tolède ou le rite Milanais ou Lyonnais, par exemple,
restreints à une chapelle donnée et à une fraternité formée pour les conserver tels quels.
Et devinez quoi ? Il a eu la paix dans son empire, au moins au niveau de l'Église,
qui priait partout, d'un seul coeur et d'une seule âme,
comme si elle était à Rome en train de suivre la messe du pape lui-même.
Ça vaut ce que ça vaut, mais l'idée vaut au moins le coup d'être mentionnée,
parce que si les disciples du Christ sont divisés entre eux, comment le monde croira-t-il ?