Couv

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Paradis, enfer, purgatoire... des réponses claires.

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aléatoire

lundi 31 octobre 2022

Le diviseur, le diable, semble se déchainer comme jamais à notre époque.

Femmes contre hommes, racisme, communautarisme, nationalismes, émigrations massives, 

progressistes contre traditionnalistes, droite et gauche, jeunes contre vieux, etc etc...,

que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vie courante, 

tout le monde semble devoir être opposé à tout le monde, 

dans une espèce de bouquet final de l'individualisme forcené né au siècle passé. 

Ce qui est étonnant, c'est que ceux qui passent leur temps à diviser l'humanité

pensent tous, sans exception, être dans le camp du bien. 

Alors que ce soit clair : le bien, tel que Jésus le définit, c'est aimer son prochain comme soi-même, 

pas haïr par principe toute personne qui ne penserait pas ou n'agirait pas comme soi-même.

dimanche 30 octobre 2022

Plus on est concerné personnellement par les reproches du Christ, 

moins on comprend ce qu'il nous dit et où il veut en venir. 

samedi 29 octobre 2022

Je ne sais pas pourquoi la NASA a une telle obsession de recherche de vie extraterrestre.

Selon eux, nous devons tous être nécessairement fascinés par cette recherche. 

Je ne sais pas ce qu'ils attendent d'une éventuelle découverte. 

En tous cas, si l'idées sous-jacente est de remettre en question la vision religieuse du monde,

ça n'a aucun sens. 

Dieu fait bien ce qu'il veut, et si ça lui prend l'idée de mettre de la vie ailleurs qu'ici, pourquoi pas ?

Je ne vois pas en quoi ça changerait quoi que ce soit, 

ni à l'affirmation de son existence, 

ni dans la foi en son Fils incarné venu au milieu de nous pour nous sauver, 

ni dans l'attente de la vie éternelle et de la résurrection qui est la nôtre. 

vendredi 28 octobre 2022

Les médias donnent vraiment l'impression de vouloir nous noyer,  

chaque jour que Dieu fait, sous des flots de mauvaises nouvelles. 

Quand il n'y en a pas dans le pays, ils nous en donnent d'ailleurs, 

pour que nous ne passions pas une journée sans être affectés par au moins une catastrophe. 

Je sais bien que les mauvaises nouvelles se vendent mieux que les bonnes. 

Mais gagner de l'argent en déprimant tout le monde, 

à force d'insister uniquement sur les aspects effrayants, démoralisants ou affreux de la vie, 

ce n'est pas quelque chose de moralement bon, ni même de simplement amoral, 

mais ça semble être profondément immoral, en réalité, 

parce que c'est une participation active à la banalisation et à la prolifération du mal. 

jeudi 27 octobre 2022

Aimer Dieu, ça devrait être gratuit. 

Qui en attend des avantages sonnants et trébuchants n'a pas compris ce qu'est l'amour. 

C'est pour ça que dans le Notre Père, on prie pour que sa volonté soit faite, 

parce que quand on aime quelqu'un, on espère de la réussite dans ses projets, 

et non pas qu'il oublie les siens pour ne s'occuper que des nôtres. 

mercredi 26 octobre 2022

C'est triste le monde hypersexualisé dans lequel on vit. 

La présomption d'amitié a disparu, 

et on ne peut plus voir deux personnes se promener ensemble, quel que soit leur sexe, 

sans s'imaginer spontanément quelque relation horizontale que la morale réprouve. 

Pourtant, quoi qu'il en soit de sa présomption, l'amitié est toujours possible, Dieu merci ! 

Et rien n'oblige qui que ce soit à vivre selon les obsessions de son époque.

mardi 25 octobre 2022

Le monde a soif de témoins du Christ, 

pas de fonctionnaires au service d'une institution. 

lundi 24 octobre 2022

L'avenir de l'Église, c'est aujourd'hui, comme ça l'a toujours été au long de l'histoire, 

de revenir aux sources de l'Évangile et des enseignements du Nouveau Testament.

Ça n'a jamais été de s'adapter aux modes changeantes du monde, 

ni aux slogans des peuples, et encore moins de ceux qui les dirigent.

L'Église se suffit à elle-même, dans le sens où elle a une mission personnelle à accomplir :

"allez annoncer l'Évangile dans toutes les nations 

et baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit". 

Nul besoin de lui agréger des concepts étrangers pour faire plaisir à qui que ce soit, 

en diluant le message du Christ dans un vocabulaire étranger qui ne la concerne pas directement.

dimanche 23 octobre 2022

Autant les vieilles branches d'arbre sèches de l'Église ne cessent de tomber à terre, 

autant on constate l'arrivée de nouvelles pousses vertes qui viennent d'un appel de Dieu lui-même.

Passer tout son temps, quand on est prêtre, à entretenir les gloires du passé, je n'en vois pas l'intérêt. 

Par contre, passer tout son temps à former ces jeunes appelés par le Christ que Dieu nous envoie, 

qui demandent le baptême ou même de leur enseigner à suivre Jésus dans leur vie de tous les jours,

là oui, c'est vraiment un travail sacerdotal, qui ne doit pas être délégué, 

et qui peut légitimement prendre la place prise jadis par d'innombrables réunions 

toutes plus interminables, mais stériles et inutiles, les unes que les autres. 

samedi 22 octobre 2022

Je n'ai jamais pensé que ma petite personne puisse affecter le Plan de Dieu, ni en bien ni en mal.

Pas par humilité, mais par esprit pratique : si je ne fais pas la volonté de Dieu, 

il trouvera quelqu'un de plus docile que moi qui la fera, mais son plan n'en souffrira pas.

Cependant, Jésus m'a donné la grâce de convertir parfois des personnes par mon intermédiaire. 

Avoir le privilège d'être aux premières loges du retour à Dieu de quelqu'un, c'est beau. 

Voir quelqu'un qui ouvre son coeur à la Parole et qui vient ou revient vers le Père, quel bonheur ! 

vendredi 21 octobre 2022

Tiens, il a été porté à mon attention qu'aucun autocrate ne règne jamais seul. 

Le pouvoir se conquiert en clan, il se garde grâce à un clan. 

Jamais une personne, si machiavélique soit-elle, ne pourrait se maintenir au pouvoir sans appuis.

En y réfléchissant un petit peu, ça n'a rien d'étonnant, en fait.

Ce n'est que par la petite (ou la grande) complicité de chacun d'entre nous avec le péché

que le diable peut règner sans frein sur le monde, et le faire souffrir depuis toujours.

jeudi 20 octobre 2022

Je comprends bien qu'il faille aller évangéliser en dehors des sacristies.

Ça semble même être une lapalissade, car enfin il n'y a nul besoin d'évangéliser des pratiquants.

Mais cette évangélisation ad extra doit permettre de ramener le petit troupeau de Dieu à l'église.

Si c'est pour le laisser dans l'ignorance du salut, sans avoir le droit de parler de Jésus ou du Salut,

et sans chercher à le faire venir aux sacrements, dans la communion avec toute l'Église,

on pourrait bien aller évangéliser n'importe où que ça ne servirait strictement à rien.

mercredi 19 octobre 2022

Moins on veut voir la vérité en face, 

moins on comprend le monde 

et ce qui nous arrive dans notre vie personnelle. 

Se cacher la tête sous le sable

est toujours une technique perdante sur le long terme, 

parce que la vérité finit toujours par nous rattraper. 

mardi 18 octobre 2022

Jésus a passé son temps à prêcher la conversion.

Un prêtre qui n'en parlerait jamais, ça me semblerait bizarre. 

lundi 17 octobre 2022

Certes, la justice de Dieu n'est pas immanente : 

on ne se reçoit pas la foudre sur la tête chaque fois qu'on pèche, 

parce que si c'était le cas, toute l'humanité serait réduite en cendres depuis longtemps.

Mais il ne faudrait pas en déduire qu'elle n'existe pas pour autant : 

il y aura bel et bien un jugement personnel et un jugement dernier, 

où nous apparaîtront tel que nous sommes, et non tel que nous imaginons être. 

Plus il y a de distortion entre notre véritable amour de Dieu

et la perfection que nous imaginons être la nôtre (parce que" j'ai pas tué, j'ai pas volé!"),

plus le résultat sera surprenant. Il y aura bien des pleurs et des grincements de dents...

Que Dieu nous aide à nous tourner vers lui de coeur et d'âme tant qu'il en est encore temps

et à courir au confessional si nécessaire tant que l'on trouve encore des prêtres ! 

dimanche 16 octobre 2022

Quand quelqu'un demande quelque chose qui sort de notre domaine de compétence, 

il me semble que dire : "je ne sais pas" n'est pas déshonorant.

Au contraire, ça me semble donner de la crédibilité 

pour les questions auxquelles on a une réponse.

samedi 15 octobre 2022

Quand quelqu'un vient me demander un conseil, 

je n'aime pas tellement donner une solution clé en main : fais comme-ci ou comme-ça.

Donner des éléments de réflexion pour que la personne puisse se décider par elle-même, oui.

Mais lui donner l'occasion de se défausser sur moi dans la conduite de sa vie personnelle, non. 

vendredi 14 octobre 2022

Beaucoup des choses qui nous préoccupent ne sont, 

si on les prend dans une perspective de vie éternelle, 

pas extrêmement importantes, en fin de comptes. 

Et dans celles qui le sont quand même, 

il n'y en a pas beaucoup dont l'issue dépende de nous, 

quoi qu'on en pense et quoi que l'on fasse.

jeudi 13 octobre 2022

Tiens, c'est intéressant, le conseil du roi Alexandre Jannée à sa femme Alexandra avant sa mort, 

que l'on trouve sous la plume de Flavius Joseph au livre XIII des Guerres des Juifs : 

"gagnez l'affection des Pharisiens en leur donnant quelque autorité, 

afin que l'honneur que vous leur ferez les porte à publier vos louanges parmi le peuple. 

Ils ont tant de pouvoir sur son esprit qu'ils lui font aimer et haïr qui bon leur semble, 

et lorsqu'ils disent du mal de quelqu'un ce n'est que par l'envie ou la haine qu'ils lui portent"...

Quand Hérode le Grand prendra le pouvoir, et après lui Archélaüs et Hérode Antipas, 

les Pharisiens seront toujours les alliés du pouvoir, et on connait la suite. 

Un politique qui flatte un religieux ne le fait pas sans arrières pensées, 

et il faut toujours considérer la possibilité que ça soit pour manipuler la religion à son profit, 

et non pour profiter lui-même de quelque leçon de sainteté qu'il pourrait en recevoir. 

mercredi 12 octobre 2022

La peur n'a jamais été bonne conseillère, c'est même l'une des armes favorites du diable. 

Quand elle semble être agitée de toutes parts comme un drapeau rouge devant un taureau, 

sans doute que c'est une bonne idée de se rapprocher de Jésus Christ, 

si on veut avoir une chance de lui échapper au lieu de nous laisser manipuler par elle. 

mardi 11 octobre 2022

Tu veux sauver le monde ? 

Ça part d'un bon sentiment, mais le résultat ne peut être que catastrophique.

N'est pas le Christ qui veut, et vouloir prendre sa place est une opération vouée à l'échec. 

Quant aux petites victoires que l'on pourrait connaître tout de même au long du chemin, 

elles peuvent facilement se transformer en autant d'occasions d'autosatisfaction et de vaine gloire.

Alors quoi, il ne faut rien faire, tout est foutu, et notre vie ne sert à rien ? 

Bien sûr que non ! Tout d'abord, le monde a déjà été sauvé par Jésus Christ. Ça, c'est fait.

Ce qui manque désormais, c'est qu'il ne l'ait pas sauvé en vain, 

et que chacun d'entre nous, du mieux qu'il peut, avec courage et espérance, 

s'efforce de mettre en pratique dans sa propre vie les enseignements du Christ,

c'est à dire d'aimer Dieu par-dessus tout et son prochain comme soi-même, 

avec l'aide d'une vie sacramentelle et spirituelle sérieuse, régulière et persévérante.

Voilà un projet raisonnable, dont le but peut être atteint, et qui pousse plus à l'humilité qu'à l'orgueil.

lundi 10 octobre 2022

Quand je vois tout ce que saint Paul a dû souffrir au cours de sa vie de missionnaire : 

prison, lapidations, coups de bâton, expulsion, faim, soif, faux frères, maladies, etc etc..., 

je me dis que nos jérémiades à nous, prêtres du XXIème siècle :

"on m'encourage pas assez", "les gens n'aiment pas Dieu", "on nous change la liturgie", etc etc..., 

font un peu pitié par rapport à ce que nos glorieux prédécesseurs ont eu à subir.

Surtout qu'eux vivaient toute épreuve avec la fierté d'être traités aussi mal que Jésus l'a été, 

alors que nous cherchons principalement à les éviter,

à la recherche d'un épanouissement personnel qui n'a rien d'évangélique. 

dimanche 9 octobre 2022

Ça me désole un peu quand les gens qui viennent des structures d'entreprises

viennent nous expliquer à nous, les prêtres, que ce dont nous avons besoin, 

c'est de reconnaissance et de félicitations pour exister et nous épanouir.

Ce dont j'ai besoin, moi, comme prêtre, c'est que des gens s'approchent de Jésus Christ, 

le découvrent, le fréquentent, se mettent à l'aimer, et s'efforcent de le suivre

en mettant en pratique ses enseignements dans leur vie, avec l'aide d'une vie sacramentelle sérieuse. 

C'est beaucoup plus primordial que de recevoir des félicitations à la fin d'une célébration. 

samedi 8 octobre 2022

La familiarité avec Dieu, ça se comprend dans le cadre du christianisme, 

Jésus disant à ceux qui mettent en pratique ses commandements

qu'il ne les appelle plus serviteurs mais amis. 

Mais cette familiarité ne doit pas supprimer le respect dû à Dieu le Père : 

il est notre Roi, et nous sommes son peuple. 

vendredi 7 octobre 2022

Tant qu'on n'est pas capable d'être dans le secret comme on est quand quelqu'un nous voit, 

alors c'est qu'il manque quelque chose à l'honnêteté et à la cohérence de notre vie, hélas. 

jeudi 6 octobre 2022

Ah, la théorie de ce que nous devrions faire pour vivre comme des chrétiens, ça, ça va.

C'est la mise en pratique qui pèche. 

C'est dommage, parce que sans la pratique, la théorie ne sert à rien, dans aucun domaine.

mercredi 5 octobre 2022

"Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : si vous demeurez fidèles à ma parole, 

vous êtes vraiment mes disciples ; 

alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres." (Jn 8n 31-32)

Eh oui, c'est surprenant pour ceux qui ne connaissent rien au christianisme, 

mais c'est une religion de liberté, contrairement aux idées reçues. 

Mais pour le savoir, et pour l'expérimenter, il faut la vivre, et la vivre en profondeur, 

avec la pratique habituelle voire quotidienne de ses sacrements, ses prières et ses enseignements. 

Seuls ceux qui n'en connaissent rien pensent que c'est une religion faite d'obligations, 

de dogmes intolérants, de pénitences absurdes et de refus acharné d'usage de la raison. 

mardi 4 octobre 2022

Ce qui compte, pour l'équilibre des couples, 

c'est qu'ils soient bien d'accord entre eux sur la place de chacun. 

Ce n'est pas qu'ils conforment leur rôle à des idéologies qui leurs sont extérieures

et qui prétendent leur dicter leur conduite dans l'intégralité des domaines de leur vie commune.

lundi 3 octobre 2022

Je comprends la tentation des pouvoirs publics d'éliminer tout risque dans la vie de leurs administrés.

Ils ne veulent pas être tenus responsables des accidents qui peuvent arriver à tout un chacun.

C'est bien gentil, de vouloir se couvrir pour éviter les problèmes, 

mais une vie sans aucun risque, sans le droit de prendre personnellement ses responsabilités, 

ce n'est pas une vie. 

Ce n'est pas parce que les responsables politiques ont des tentations paternalistes

que l'on doit passer toute notre vie comme si on était des enfants en bas âge, 

tenus pour incapables d'assumer leurs choix et de mener leur vie comme ils l'entendent.

dimanche 2 octobre 2022

En amour, il n'y a pas de place pour les mathématiques, ni pour les tenues de comptes. 

Par contre il y a de la place pour la souveraineté de nos choix, 

sans laquelle il serait impossible d'avoir de la gratuité. 

samedi 1 octobre 2022

            Nous fêtons aujourd'hui sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face, de son nom de religion complet. Elle est, à mon avis, et si tant est qu'il soit judicieux d'établir un classement, la sainte la plus essentielle de la fin du XIXème siècle. En effet, l'Église était encore un peu teintée, par endroits, de restes de jansénisme, qui confondait humiliation et sanctification, dureté de vie et volonté de Dieu, vie religieuse et christianisme. On pensait encore, de façon courante que, pour devenir saint, il était impératif de passer par la vie religieuse, et que la sainteté était réservée aux héros de la foi, mais absolument hors de portée du baptisé lambda. Et plus un supérieur était dur, exigeant et inflexible envers sa communauté, plus il les aidait à se purifier pour devenir saints. C'est dans cette ambiance froide et austère que s'est développée la petite rose enjouée de Dieu, la petite Thérèse souvent dépassée, alors qu'elle était enfant, par un enthousiasme et une affectivité envers la Vierge Marie et envers Jésus à la limite de l'exubérance. Ayant le projet de consacrer sa vie à Dieu, elle n'a de cesse de parvenir à entrer en religion. Et là, malgré ou peut-être grâce à ses limites, elle fait le ménage à elle seule dans la façon de voir la relation à Dieu, toute empreinte de formalisme et de dureté, et elle lui rend l'insouciance joyeuse qui a marqué la naissance du christianisme, quand Jésus n'appelait plus ses apôtres serviteurs mais amis, quand il prenait des petits enfants dans les bras pour les embrasser, quand il allait, tout simplement, manger et dormir chez les uns et les autres, sans faire de façons et sans rien exiger. 

            Pour elle, le chemin à suivre pour vivre l'évangile est d'une simplicité déconcertante : il faut aimer, c'est tout. Aimer Dieu, qu'elle suit de l'enfance à la croix déjà dans son nom de religion. Et qu'elle va suivre aussi dans le chemin de sa vocation, parce que ce qui est remarquable avec elle, c'est qu'elle aura, en très peu d'années, suivi Jésus pour ainsi dire dans sa propre vie. Enfant, elle aime et suit Jésus enfant. Mais sur la fin de sa vie, elle perd, de son propre aveu, la Foi. Quand Jésus criera "mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné" sur la croix, elle pourra en dire autant, elle qui est dépouillée de ce qui était la boussole de sa vie depuis toujours. Elle avait la curiosité de comprendre les athées, au début de sa vie religieuse. Cette curiosité sera comblée au-delà de ce qu'elle en attendait. Et c'est là qu'intervient la deuxième partie de ce qu'elle nous a transmis par sa vie. Aujourd'hui, le monde cherche, dans l'expérience religieuse, un ressenti, une émotion, un frisson qui constitue, en soi, le coeur de leur recherche. Certains considèrent même que, sans ces sensations, la foi ne serait qu'hypocrisie. Quelle erreur funeste, qui confond la recherche de soi avec la recherche de Dieu, les émotions avec la vérité, le retour sur investissement avec la gratuité de l'amour ! Chez la petite Thérèse, rien de tel. Elle a la Foi ? Elle la vit joyeusement, dans l'objectivité du don de soi par la vie religieuse, les temps d'adoration, qu'elle y dorme ou pas, la vie liturgique, la pauvreté, la chasteté et l'obéissance, et les petits gestes discrets d'amour du prochain, comme quand elle s'asseoit systématiquement à côté de la soeur qui a mauvaise haleine et que personne ne supporte à cause de ça. Elle n'a plus la Foi ? Elle continue, sans sourciller, à suivre la même route, sur laquelle elle est pourtant désormais aveugle et sourde, mais pas boiteuse pour autant. Elle "continue à faire comme si", parce que même si elle ne ressent plus rien, elle sait, au fond de son coeur, que c'est le chemin du Salut, et que sa persévérance est plus importante que ses émotions. 

            Ô Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, intercède pour nous, pour notre monde si superficiel, si tourné vers lui-même qu'il en oublie le bon Dieu, si perdu qu'il confond religion et recherche du bien-être spirituel. Guide-nous sur le chemin du Salut que tu as suivi ta vie entière : le don de soi à Dieu et à ceux que nous aimons, les yeux tournées vers le Christ, notre Sauveur.