Couv

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Paradis, enfer, purgatoire... des réponses claires.

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aléatoire

mercredi 28 février 2024

 Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.  On entend souvent, de nos jours, critiquer le sacerdoce. Il s'agirait d'un privilège que s'arrogent des hommes qui, fiers d'eux-mêmes et de leur petit pouvoir, tomberaient invariablement dans le péché mortel du cléricalisme. Ils seraient exigeants, inflexibles envers les autres tout en étant eux-mêmes pleins de faiblesses et de péchés inavouables, bref, des pharisiens au sens du Nouveau Testament, quoi. Et donc on pourrait bien mettre n'importe qui pour les remplacer, voire éliminer leur caste nuisible, le monde ne s'en trouverait pas plus mal, au contraire, on retrouverait une Église égalitaire comme on se plait à la rêver. Sauf que voilà, si le monde ne le sait pas, le prêtre sait bien, lui, qu'il n'est pas là pour être servi, mais pour servir. Il sait qu'il n'a pas choisi sa place dans l'Église, mais qu'il y a été appelé par Jésus. Il sait tout ce à quoi il doit renoncer, chaque jour, pour le suivre. Et si certains, parmi les prêtres, cherchaient les honneurs et le vedettariat, ça indignerait tous les autres, avec raison. Alors oui, le curé de paroisse doit prendre des décisions. Comment servir un peuple sans jamais rien décider, ou en laissant n'importe qui décider à sa place ? Où serait le bien du peuple, son instruction dans les mystères de Dieu, son accompagnement sur la route étroite qui mène à Jésus ressuscité, sa sanctification par l'exemple et le don, dans la fidélité à la liturgie voulue par l'Église, des sacrements du Salut, si le curé refusait d'assumer ces responsabilités et se défaussait sur ceux qui veulent les premières places et qui ne savent que se plaindre ou exiger de tous une obéissance sans faille à leur génie personnel ? Ne serait-il pas à blâmer, le pasteur qui laisserait sa place à celui qui crie le plus fort, et qui confierait les brebis à des gens que le maître du troupeau n'a pas appelés à cette tâche ? Ce que le monde appelle "pouvoir", dans l'Église, ça s'appelle en réalité "devoir", et souvent, "sacrifice". Ce que le monde prend pour une morale inflexible et tranchante n'est que la fidélité sans faille à la Parole de Dieu enseignée et vécue par Jésus lui-même. Ce que le monde prend pour de l'orgueil est souvent la solitude que l'on ressent quand on donne sa vie sans que ça ne profite à personne, parce que de moins en moins de monde n'a quelque chose à faire de Dieu et de son alliance avec nous. Prions pour nos prêtres. Quand on croit qu'on les sert, en réalité, ce sont eux qui nous servent.