Au début de mon
sacerdoce, quand j'avais plus de 40 enfants de choeur,
l'un d'entre eux
contestait systématiquement ce que je leur enseignais sur la liturgie.
À chaque fois il me
demandait "pourquoi?", et d'où je tenais ce que je disais.
Au début, je reconnais
que ça m'a souvent agacé.
Et finalement, il m'a
obligé à aller voir les sources,
afin d'être en
capacité de justifier ce que je leur disais en sachant d'où ça venait.
Du coup, j'ai dû lire les
quatre tomes de "L'Eglise en prière", de Martimort.
Puis étudier
sérieusement l'introduction au missel romain et aux divers rites,
le Cérémonial des
évêques qui venait d'être édité,
tout ce qui se réfère
à la liturgie dans le droit canon,
ainsi que
l'intégralité des documents sur la liturgie édités par le vatican
depuis Vatican II
jusqu'en 1993, parce que la suite n'avait pas encore été compilée
(Enchiridion Documentorum Instaurationis Liturgicae, pour ceux qui connaissent).
Et ça a été
extrèmement instructif.
D'abord, je me suis
rendu compte que, sur quelques détails, j'avais tort.
Ensuite, j'ai appris
ainsi à ne pas donner juste mon avis, basé sur ma propre expérience,
mais à vérifier dans
les écrits officiels s'il était conforme à ce que demande l'Eglise.
On rejette souvent
très facilement ceux qui nous contredisent.
C'est un tort.
Grâce à cet enfant de
choeur, je suis beaucoup plus instruit aujourd'hui
que quand je croyais
tout savoir,
juste parce que je transmettais des choses qu'on m'avait dites,
sans les justifier ni les avoir vérifiées véritablement.
La suffisance est l'ennemie de la connaissance et de la recherche de la vérité.