L'Évangile du jour est une énigme pour moi. "Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour". Alors s'il y a des gens que le Père attire, il est logique de penser qu'il y en a aussi qu'il n'attire pas, sinon pourquoi en parler ? Et c'est un vrai mystère. Ça me fait penser à je ne sais plus quel poète qui, au XIXème siècle, quand il était de bon goût de découvrir la foi et de se convertir d'un romantisme désespéré à un christianisme plein d'espérance et de joie, n'y arrivait pas malgré tous ses efforts. Il avait essayé d'aller à la messe, de se former, il avait parlé avec plein de chrétiens, il avait la bonne volonté mais non, pas moyen, il n'arrivait pas à croire. Est-ce que le Père n'appelle pas tout le monde ? Et d'ailleurs, cet appel ne devrait-il pas, de manière habituelle, passer par la transmission faite par les croyants, non pas de façon forcée, bien évidemment, mais comme une douce invitation à trouver le chemin du bonheur, inséparable de celui qui mène à Dieu ? Encore une fois, je n'en sais rien, mais je pense que c'est une bonne idée de méditer sur ce mystère. Il y a par contre une partie de l'Évangile qui est particulièrement claire : "Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement". Je n'oublierai jamais le jour où cette gamine m'a demandé à quoi ça servait de faire sa communion, alors que j'étais un jeune prêtre tout juste sorti de l'emballage. Je n'avais pas su quoi lui répondre, à ma grande honte. Alors je me suis replongé dans les Évangiles et, bien vite, j'ai trouvé la réponse, que j'ai pu lui donner le jour suivant : la communion, ça sert à avoir la vie éternelle. C'est tellement simple, quand on connait la réponse ! C'est tellement évident, tellement fondamental dans notre foi, tellement entendu à la messe ! Et pourtant, parfois, on l'oublie. On oublie que le baptême est la porte d'entrée du paradis et que, jusqu'à aujourd'hui, nous n'en connaissons pas d'autre. On oublie que la communion rend éternel. On oublie que, pour qu'elle porte ses fruits, il faut être en état de grâce et avoir demandé pardon de tous nos manques d'amour dans le sacrement de la confession. On oublie tellement de choses simples, évidentes, mais auxquelles on ne pense pas assez souvent pour s'en souvenir... Eh bien, aujourd'hui, souvenons-nous en : Jésus est le pain de la vie, et si nous voulons ressusciter comme il l'a fait, allons communier !